Decision de l’administrateur du PNUD
AKNL a été avisé de la décision de l’administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) concernant la complainte que nous avions logée il y a 2 ans auprès des instances internationales.
Au niveau national, les recours pour empêcher d’autres destructions de l’environnement côtier s’amenuisaient. AKNL a donc attiré l’attention de la communauté internationale sur cet état des choses, car l’île Maurice reçoit des fonds pour protéger ce même littoral. Mais encore faut-il que la démarche soit en accord avec la réalité. Nous avions dénoncé cette situation de mascarade.
AKNL avait pris appui sur un projet précis du PNUD à Maurice, financé par le Fond pour l’Environnement Mondial (FEM), intitulé “Mainstreaming biodiversity into the management of the coastal zone in the Republic of Mauritius”.
Le PNUD, de juin 2019 à Octobre 2020, a mené une investigation qui a soulevé une série de points fondamentaux. Cette enquête du Social and Environmental Compliance Unit (SECU) du PNUD a débouché sur une série de “findings” et de recommandations. Voir les deux parties du rapport ici et ici.
Il faut aussi savoir qu’une demande fondamentale formulée par AKNL tout au long des deux années du processus de complainte a été que le gouvernement de Maurice suspende les projets d’hôtels et de villas / appartements de luxe dans la zone côtière jusqu’à ce que le projet PNUD-FEM soit achevé. Le projet vise à produire une carte de toutes les zones écologiquement sensibles (Environmentally Sensitive Areas – ESAs) de la zone côtière, ainsi que les lois et règlements nécessaires pour protéger ces ESAs. Ces travaux sont planifiés sur une courte période de 3-4 ans. Cela va à l’encontre de l’objectif si, pendant ce temps, des hôtels et des projets immobiliers de luxe sont autorisés à être construits. Par conséquent, l’AKNL avait demandé un moratoire sur les licences d’EIA et les permis de construction dans la zone côtière jusqu’à ce que le projet soit achevé. C’est quelque chose que nous avons répété à maintes reprises au PNUD et au Gouvernement. Mais il semblerait que cela ait été perdu de vue.
AKNL vient donc d’adresser une lettre à l’administrateur du PNUD qui comporte :
(1) un rappel quant aux raisons qui nous ont poussé à loger cette complainte.
(2) des commentaires cruciaux sur la décision de l’administrateur, à la lumière du rapport qui fut produit par l’équipe d’investigation au préalable
(3) mais aussi des suggestions à prendre en compte pendant la prochaine phase dite de “Monitoring” afin de mettre en œuvre les recommandations de l’administrateur du PNUD.
Nous avons privilégié une analyse en profondeur et nous reprenons d’ailleurs les résultats de l’enquête d’investigation qui pour le coup ont été “toned down” dans la décision de l’administrateur. Nous avons bien entendu fait ressortir ces aspects.
Vous retrouverez un tableau dans la lettre qui reprend les dissonances entre le rapport des enquêteurs et la décision de l’administrateur, ainsi que des suggestions afin que le projet “Mainstreaming Biodiversity into the management of the coastal zone in the Republic of Mauritius” , se poursuive dans de meilleures conditions, en consultation avec des “relevant stakeholders” afin d’en garantir la réussite et non de participer dans une mascarade où le Gouvernement donne permis après permis pour des projets autour de zones écologiquement sensibles dans la zone côtière. Dernier projet en date, la Tourelle de Tamarin dans le District de Rivière Noire, censé être une zone de démonstration pour développer un “Integrated Coastal Zone Management” (ICZM) dans le cadre du projet du PNUD. Et bien sûr, comment oublier le massacre de Les Salines Rivière Noire…